En mars et en avril, certains sous-bois se parent d'une floraison spectaculaire tapissant le sol forestier. Le développement précoce de ces plantes à floraison printanière leur permet de bénéficier d'une bonne luminosité avant le développement des feuilles des arbres. Cet article vous permettra de différencier quelques espèces que l'on peut observer en Brie des deux Morin.
La Primevère élevée Primula elatior et le Coucou Primula veris
La Primevère élevée apprécie l'ombre des sous-bois clairs, ce qui n'est pas le cas du Coucou qui préfère les prairies, bords de chemins, et lisières ensoleillées. Pour différencier les deux espèces, il faut regarder les fleurs :
• Elles sont jaunes pâles avec un anneau plus foncé au centre chez la primevère élevée.
• Celles du Coucou sont jaunes vifs avec une tache orange à la base de chacun des cinq pétales.
La primevère élevée est considérée comme indicatrice de boisements anciens lorsqu'elle est abondante.
La Jacinthe des bois Hyacinthoides non-scripta
La Jacinthe des bois forme des peuplement denses spectaculaires à l'ombre des sous-bois frais. Elle est inconfondable avec ses fleurs en clochette bleu-violet intense.
C'est une espèce particulièrement abondante dans les régions dont le climat est sous influence atlantique. Elle tend à se raréfier à l'est de l'Ile-de-France.
Son rythme de colonisation étant relativement lent, les peuplement denses sont indicateurs de boisements anciens.
L'Anémone des bois Anemone nemorosa et L'Isopyre faux Pigamon Isopyrum thalictroides
Ces deux espèces se ressemblent et sont parfois confondues, d'autant plus qu'elles peuvent pousser côte à côte, en mosaïque.Une fiche de détermination détaille ce qu'il faut observer pour les distinguer.
L'anémone des bois est très commune dans la plupart des forêts d'Ile-de-France. où elle forme des tapis denses et étendus.
L'Isopyre faux pigamon est au contraire très rare et protégé au niveau régional, la principale population d'Ile-de-France est située dans les bois exposés au nord de la vallée du Petit-Morin où il peut localement être abondant.
L'Isopyre faux Pigamon ne supporte pas une luminosité trop intense et les coupes à blanc entrainent la disparition des populations concernées.
L'Anémone fausse-renoncule Anemone ranunculoides
Dans les deux vallées des Morin, il est possible d'observer cette autre espèce d'Anémone dont les feuilles sont très semblables à celles de l'Anémone des bois.
Les deux espèces sont cependant faciles à distinguer pendant la floraison puisque l'Anémone fausse-renoncule a une fleur jaune vif et non pas blanche.
C'est une espèce très rare en Ile-de-France. En Brie des Morin, elle est localisée mais relativement bien représentée puisqu'une quinzaine de lieux colonisés y ont été recensés. Chacune de ces stations abrite une population recouvrant jusqu'à quelques dizaines de mètres carrés du sol forestier, souvent moins de dix.
L'Anémone fausse-renoncule peut être observée dans les sous-bois humides, en fond de vallée ou parfois sur les coteaux exposés au nord.
La Ficaire fausse renoncule Ficaria verna
Cette cousine du bouton d'or est très commune et forme des peuplements denses tapissant certains sous-bois plus ou moins frais et humides. On la reconnait facilement à ses fleurs jaunes vifs constituées de 6 à 12 pétales et ses petites feuilles en forme de cœur dont les bords sont légèrement irréguliers (les botanistes diraient crénelés).
La Ficaire est l'aliment préféré du Méloé Meloe violaceus, un coléoptère assez rare mais bien présent en Brie des Morin, étonnant tant par son aspect que par son mode de vie dépendant de plusieurs espèces d'abeilles sauvages.
La Clandestine écailleuse Lathraea squamaria
La Clandestine écailleuse est une plante étrange qui parasite les racines de noisetiers, d'aulnes glutineux et de quelques autres arbres ou arbustes. Elle est caractérisée par l'absence de partie verte, elle est donc incapable de photosynthèse.
Elle est extrêmement rare en Ile-de-France, où elle n'est connue que dans quatre communes, dont trois situées dans la vallée du Grand Morin et dans la vallée du Petit Morin.
Si vous avez la chance d'observer cette plante ou une autre espèce rare, n'hésitez pas à signaler votre découverte. Pensez aussi à prendre une photo, c'est utile pour confirmer la bonne identification.
La Renoncule tête d'or Ranunculus auricomus
La Renoncule tête d'or peut être considérée comme le bouton d'or des sous-bois puisqu'elle affectionne l'ombre des forêts.
Très commune, elle a deux particularités:
• Certains de ses pétales, théoriquement au nombre de cinq, sont souvent absents ou atrophiés.
• Les feuilles de la tige, découpées en lanières, sont très différentes de celles situées à la base de la plante qui ont une forme de rein.
Pour aller plus loin, vous pouvez consulter la page sur la flore des bois frais et humides qui présente les espèces les plus originales connues en Brie des deux Morin.