› Dans l'eau des rus des rivières et des mares accueil atlas ⮝
Dans la vallée du Petit-Morin, les mares abritent une des deux dernières populations franciliennes du Sonneur à ventre jaune Bombina varietaga, une espèce particulièrement rare et menacée en France. Les rivières et ruisseaux hébergent sur une partie de leur linéaire plusieurs espèces indicatrices de milieux plutôt en bon état de conservation. Deux de ces espèces sont menacées à l'échelle mondiale.
Les rivières et les mares hébergent de nombreuses espèces animales qui appartiennent à des groupes variés : batraciens, insectes, poissons, mollusques, crustacés, etc... Certaines espèces ne vivent dans l'eau qu'à certains stades de leur développement ou seulement une partie de l'année (par exemple larves de libellules ou d'amphibiens, amphibiens adultes).
Le Petit-Morin et le Grand-Morin ainsi que leurs affluents sont colonisés par plusieurs espèces menacées. Celles-ci sont sensibles à la qualité de l'eau mais aussi à d'autres caractéristiques des cours d'eau comme la vitesse du courant et la nature du fond qui peut être plus ou moins rocheux ou constitué de particules plus ou moins fines de limons, de sables ou de graviers. Deux de ces espèces, l'Ecrevisse à pieds blancs Austropotamobius pallipes et la Mulette épaisse Unio crassus sont même menacées à l'échelle mondiale car en fort déclin dans l'ensemble de leur aire de répartition limitée à l'Europe.
Les mares sont nombreuses en Brie des Morin, notamment dans les prairies. Elles abritent une quinzaine d'espèces d'amphibiens dont une très emblématique, le Sonneur à ventre jaune, un petit crapaud très rare et menacé.
Les espèces d’intérêt communautaire (classées dans les directives européennes Oiseaux et Habitat dans le cadre de Natura 2000) sont suivies sur les deux sites Natura 2000 inclus dans le périmètre du PNR en projet, la vallée du Petit-Morin d'une part et la rivière du Vannetin (un affluent du Grand-Morin) d'autre part. Les mares et les amphibiens sont ainsi suivis par la Société Nationale de Protection de la Nature tandis que la Fédération de Seine-et-Marne pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique effectue le suivi des rivières.
Les amphibiens
La vallée du Petit-Morin abrite une des deux dernières populations régionale de Sonneur à ventre jaune Bombina variegata. D'autres espèces d'anoures (grenouilles et crapauds) parmi les plus rares de la région sont présents de manière très localisée en Brie des Morin, le Pélodyte ponctué Pelodytes punctatus et le Crapaud calamite Epidalea calamita.
Les urodèles sont bien représentées dans les mares, citons par exemple le Triton crêté Triturus cristatus et le Triton alpestre Ichthyosaura alpestris.
Tous les amphibiens sont en déclin et fortement menacés, en particulier par la chytridiomycose une maladie causée par un champignon du genre Batrachochytrium aujourd'hui répandu sur l'ensemble de la planète. Localement, ils payent un lourd tribut à la circulation routière. Les mares sont encore aujourd'hui trop souvent comblées ou dégradées.
Les mollusques
La Mulette épaisse Unio crassus vit dans les sédiments des rivières, dans les secteurs à courant faible mais pas nul. Elle est sensible à la pollution et aux modifications physiques de son habitat. Son aire de répartition se limite à l'Europe, où elle est en déclin partout. De ce fait, elle est classée EN (en danger de disparition) à l'échelle mondiale.
Quelques résultats du suivi réalisé par la Fédération de Seine-et-Marne pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique sont disponibles sur cette page.
Les crustacés
Récemment, quelques individus d'Ecrevisse à pieds blancs Austropotamobius pallipes ont été découverts dans la vallée du Petit-Morin. Il s'agit d'une population relictuelle, avec de faibles effectifs. L'Ecrevisse à pieds blancs était autrefois commune dans la région Ile-de-France. Elle est aujourd'hui au bord de l'extinction à l'échelle régionale. Son aire de répartition se limite à l'Europe, et du fait de son déclin sur l'ensemble du continent, elle est classée EN (en danger de disparition) à l'échelle mondiale.
Cette écrevisse ne doit pas être confondue avec les écrevisses américaines, un ensemble de quelques espèces introduites, beaucoup plus communes avec une tendance invasive. Ces écrevisses sont par ailleurs très tolérantes à la pollution, contrairement à Austropotamobius pallipes qui ne peut survivre que dans une eau de bonne qualité.
Les insectes
Libellules, Ephémères, Phryganes (porte-bois), certains coléoptères, certaines punaises, et d'autres espèces de quelques autres groupes sont aquatiques au moins pendant leur stade larvaire.
Globalement, les connaissances sur les invertébrés aquatiques de la Brie des Morin sont limitées. Les libellules sont un peu mieux connues que d'autres groupes. Le cortège lié aux rivières est diversifié sans être exceptionnel. Quatre espèces ont un statut Liste Rouge NT (quasi-menacé) : le Gomphe vulgaire Gomphus vulgatissimus, le Caloptéryx vierge Calopteryx virgo, la Grande Aeschne Aeshna grandis et le Cordulégastre annelé Cordulegaster boltonii. Ces deux dernières espèces sont par ailleurs protégées à l'échelle régionale.
Une autre espèce d'insecte bien moins connue que les libellules est présentée plus en détail dans une fiche espèce, l'Osmyle à tête jaune Osmylus fulvicephalus. Elle appartient à l'ordre des Neuroptera, et c'est l'unique membre en Europe de la famille des Osmylidae. Caractéristique des cours d'eau forestiers, elle est rare et protégée à l'échelle régionale.
Les poissons
Deux espèces de poissons font l'objet de suivis précis par la Fédération pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique dans le cadre des sites Natura 2000. Il s'agit de la Lamproie de Planer Lampetra planeri et le Chabot Cottus gobio. Deux autres espèces apparaissent menacées à l'échelle régionale, l'Anguille Anguilla anguilla et le Brochet Esox lucius
Quelques résultats du suivi réalisé par la Fédération de Seine-et-Marne pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique sont disponibles sur cette page